mardi 29 mai 2012

1 pas derrière

Tout homme qui marche peut s'égarer.   [Johann Wolfgang von Goethe] 

Vendredi soir, j'ai eu l'impression de reculer d'un pas en acceptant d'aller "prendre un verre" avec Au....oui oui Au...mon premier amour de 17 ans...elle était de passage à Québec et ça faisait quelques fois que je lui lançait des invitations pour qu'elle passe me dire bonjour, même si ça fait 15 ans qu'on ne s'est pas vu. Je ne sais pas pour vous, mais la première reste toujours la première...je sais pas, y'a quelque chose "d'intouchable" dans ce statut...elle sera TOUJOURS la première avec qui on l'a fait quoi...bref, les gars me comprennent sûrement. En plus, nous avions tellement eu une relation intense (dans mes souvenirs en tk) et nous étions resté ami pendant un moment ensuite avant de se perdre de vue. Bref, je ne croyais pas vraiment qu'elle accepterait un jour qu'on se revoit (j'veux dire de façon organisée seul-à-seul), et bien oui. Et c'est là que ça se complique, du moins, dans ma tête c'est l'effet que ça a provoqué.

Ok, 15 ans après, le courant passe-t-il encore? Qu'aurons-nous à nous dire? Sommes-nous rendus ailleurs? Pkoi elle accepte aujourd'hui et pas y'a 1 an? Où irons-nous? Prendre un verre, c'est jamais UN verre...et "allez prendre une grignotine après" c'est quoi au juste?...

L'avantage de Facebook, c'est que tu peux voir de quoi la personne à l'air aujourd'hui (toujours aussi pétard qu'avant) et ce qu'elle fait dans la vie (dans le domaine de la dentisterie...j'en dis pas plus, je ne veux pas qu'elle soit démasquée)...les commentaires, les photos bien, ça donne une bonne idée et bien honnêtement, ça aide à se faire une tête mais ça s'arrête là. 

Après quelques échanges de textos, je décidai de la faire passer chez moi avant, histoire de lui montré où j'habite et bon, côté transport, qu'elle embarque avec moi aussi, c'était plus simple. Je mettais habillé jeans/ t-shirt "propre" ne sachant pas trop où nous allions nous ramasser. 

Il devait être 18h30 quand Au. sonna à la porte, bien elle était comme sur ces photos Facebook: toujours aussi pétard...et c'était encore plus vrai en vrai. Cela dit, je n'ai pas senti de timidité dans l'air de sa part, elle semblait bien à l'aise et après avoir fait le tour de visite de ma maison bien je décidai de l'emmener Chez Archibald, on peut y manger et y boire et la terrasse est assez exceptionnelle (il faisait chaud à l'extérieur alors j'ai trouvé mon idée assez bonne). Somme toute, la communication coulait bien et je n'ai pas senti de malaises de part et d'autre alors juste pour ça, c'était bien...finalement, nous semblions nous entendre aussi bien qu'avant quoi!

Prenant place sur la terrasse, nous commençâmes par un verre et discutâmes sur "nous", aujourd'hui, le blabla habituel, la famille, les amis, les voyages, l'argent, le travail...puis pendant le repas, la conversation a rapidement déviée sur notre historique amoureux des 15 dernières...jusqu'à la fin de la soirée quoi! Moi qui croyais mon parcours difficile, le sien était encore pire...je vous épargne les détails mais bon...disons que son récit m'a quand même refroidit...je ne crois pas que même si c'était possible, j'me verrais passer ma vie avec elle quoi...trop c'est comme pas assez. 

Tout cela pour dire qu'après 15 ans, je m'étais quand même juré de lui dire que je l'avais tellement aimé à l'époque...qu'elle était la première et que c'était normal...ce qu'elle me dit aussi...mais j'aurais aimé qu'elle m’amène davantage dans cette voie, que l'ont se parle plus des souvenirs du passé vécu ensemble...mais ce ne fut pas le cas et je dois avouer que je suis demeuré sur mon appétit de ce côté...car c'est ce que je souhaitais secrètement...que l'ont se raconte nos péripéties de l'époque...mais non. Le fait que cela ne se soit pas produit m'a fait réalisé que pour elle, notre relation n'avait pas revêtue la même importance, du moins, je l'ai interprété comme ça et cela m'a déçu...car j'ai longtemps, par le passé, utilisé ma première relation comme référence pour les autres qui suivirent...on s'aimait tellement, on fusionnait tellement partout qu'en ce sens que j'ai recherché autant d'amour, de passion et, disons-le, de sexe (elle m'a tout enseigné ou presque) qu'Au. m'avait donné...alors pour moi, cette relation avec elle avait été une sorte de révélation sur ce que je voulais si bien que j'avais malgré moi élevé cette relation avec elle au rang d'idéal à atteindre; alors qu'il m'a semblé que pour elle, cela n'avait pas revêtue la même symbolique...et ça m'a tout de même affecté moralement le lendemain quand j'ai brassé à nouveau toute cette soirée dans ma tête. Je me suis vraiment demandé si elle m'avait aimé autant que moi je l'avais aimé à l'époque...et il m'a semblé que non. 

Dans ma tête, j'ai eu l'impression que mes concepts avaient été quelques peu "ébranlés" par ces "non-révélations"...car par le passé, C. m'en a longtemps voulu de comparer notre relation avec celle que j'avais eu avec Au. (je sais, c'est mal; mais à 19 ans, on sait pas que c'est mal). Je sais même, parce qu'elle me l'a dit, qu'elle en a souffert et en était complexée à l'époque. Cela étant, on ne peut revenir en arrière et ce qui est fait est fait. Reste qu'à cause de ça j'ai quand même eu l'impression, vendredi, de faire un pas derrière en acceptant de la revoir. J'me suis dit que finalement, y'a p-être des personnes qu'il vaut mieux ne plus revoir afin de préserver les mythes, l'image que nous avions d'eux à une certaine époque et à aimer croire qu'ils ont gardé une certaine image de nous.

Vous vous demandez peut-être si Au. est rentré chez moi après la soirée? Bien non. Nous reverrons-nous?  Probablement, du moins, elle m'a lancé une invitation pour le Festival d'été...on verra bien...je ne serais pas contre l'idée...mais sans attente d'aucune sorte.


Source image: http://aveu.unblog.fr/

11 commentaires:

L'impulsive montréalaise a dit…

Revoir des vieux fantômes "amoureux", c'est tellement pas mon genre. C'est bien où c'est : dans le passé. La vie, c'est pour aller en avant. Jdis pas qu'il ne peut pas y avoir de cas particulier. Mais bon, je sais pas, c'est bizarre ramener quelqu'un de ce genre dans sa vie.

Kalte a dit…

En fait, je ne l'ai pas "ramené" je lui ai cependant laissé une porte ouverte...mais je ne croyais pas vraiment qu'elle l'ouvrirais un jour...pour moi, c'est une nuance importante. Cela dit, je suis quand même d'accord avec toi...remarque qu'il y a des cas d'exception: C en est un, mais ce n'est généralité, je le concède. Mais ce qui est fait est fait alors j'assume!

Petite libellule a dit…

Ça fait quelque temps que je te lis, et j'ai l'impression que tu vis beaucoup dans tes souvenirs... est-ce que je me trompe? Si tu es heureux comme ça, c'est tant mieux, mais à te lire, je n'en suis pas certaine. Ou tu es un romantique qui croit au grand amour retrouvé? :) La vie, c'est maintenant qu'elle se passe... Peut-être que c'est ce que cette rencontre t'aura laissé comme "cadeau".

Kalte a dit…

:)Tu n'as pas tout-à-fait tort ni tout-à-fait raison...je parle souvent de mon passé ici car j'espère peut-être y trouver certaines réponses pour l'avenir...Suis-je accro du passé? Je ne crois pas...mais j'aime y retourner pour me sécuriser, ça, certainement. Ne dis-t-on pas qu'on est confortable dans de vieilles pantoufles? Oui, mais je ne les porte pas toute la journée quand même.

Suis-je un grand romantique qui croit au grand amour retrouvé? Je crois que je suis un peu de ça aussi...en retournant voir le passé, je m'aperçois toutefois que j'ai idéalisé certaines relations et que j'ai traîné ces "idéaux" pendant de nombreuses années...alors en ce sens, j'en retire qq chose de sain à long terme. Cela dit, pour la rencontre avec Au. je ne croyais pas que cela arriverait un jour, j'ai donc moi-même été surpris et je me suis fait prendre à mon propre jeu quoi.

Suis-je malheureux? Ce que vous lisez ici, c'est un peu mon "dark side of the moon". Dans ma vie au quotidien, je suis plutôt à l'inverse du ton général de ce blog...ici, je vous laisse lire dans mes tripes et dans les recoins sombres de mon coeur...ce n'est donc pas représentatif de l'état dans lequel je suis 99% du temps.

...mais j'aime quand vous commentez mes billets, ça me donne tjrs une perspectives extérieure de moi-même qui parfois m'échappe. Quand j'écris, je parle avec mon coeur et oublis bien souvent que j'ai aussi une tête...

Kalte a dit…

Bref, vous avez les 2 un peu raison...d'ailleurs, le titre de mon billet parle de lui-même...!

Petite libellule a dit…

Tu n'as pas à te justifier. Et tu fais bien d'écrire avec ton coeur, n'arrête pas... Pour ton ''dark side of the moon'', ben on en a tous un! J'espère ne pas t'avoir offusqué! J'ai le tour ces jours-ci de me mettre le pied dans' bouche! :))

Kalte a dit…

Non, pas du tout offusqué...comme je le disais, vos commentaires sont plutôt sensés alors je trouve ça plutôt sain...et pour m'offusquer, bien je ne suis pas soupe-au-lait pour 5 cennes...sauf quand on attaque mes compétences au travail...là 'est différent...mais pour le reste, je suis plutôt du genre à aimer débattre et à écouter ce que les autres on a dire...c'est rarement inintéressant!:)

L'impulsive montréalaise a dit…

Moi et Petite Libellule, on n'est jamais inintéressante voyons ! :-P Héhéhé ! Mais c'est bien de voir ta réflexion. C'est ça la beauté des blogues.

Kalte a dit…

:) je les aime mes fidèles lectrices...! J'en ai beaucoup qui passent mais peu qui commentent alors j'aime bien celles qui osent!

Petite libellule a dit…

Yé! Tu aimes tes lectrices et tes lectrices t'aiiiiiment! Et puis moi, je me rends compte que j'ai une peur bleue de blesser les autres... À go, on fait une thérapie de groupe! Vive les blogues! Ha ha!

Kalte a dit…

C'est presque une citation de La Poune adaptée mais j'aime ça. Qui fait le psy by the way?

La vie est faite de choix. Si vous êtes arrivé ici, c'est que vous l'avez choisi.